Jérémy Bescond : « Toujours être méfiant »
Après des internationaux de football (Lire : Olivier Giroud : « rareté fait valeur ») et de rugby (Lire : Jonathan Pélissié : « je suis discret et je compte le rester »), place à un jeune cycliste, Jérémy Bescond, passé pro en 2013 chez Cofidis (le bilan de sa 1ère année pro avec l’article de directvelo.com ; son palmarès), pour le troisième volet de notre série Paroles de Sportifs consacrée à « la médiatisation, l’image et et le rapport à la presse ».
Il nous semblait intéressant d’avoir le point de vue sur la question d’un jeune homme qui a fait son entrée dans l’univers sportif le plus écorné, et de loin, par la presse française. Jérémy nous confirme, sans surprise, que la prudence est pour lui un maître mot en matière de communication. Il estime également que l’amélioration de l’image de la discipline et des coureurs (ainsi que les tenants économiques du cyclisme) passe malgré tout nécessairement par la médiatisation. Interview.
Jérémy, quel est jusqu’à présent ton rapport à la presse jusqu’à présent ? Quelles sont les quelques évolutions qui ont parsemé ta jeune carrière jusque là dans ce domaine ?
J’ai un bon rapport avec la presse j’essaie toujours de répondre aux sollicitations même si ce n’est pas toujours facile.
En ce qui concerne les évolutions j ai eu un énorme « boum » avec la presse régionale et internet lors de ma dernière année en amateur car j’avais de bons résultats sportif. Quand je suis passé professionnel cela a encore évolué jusqu’à ce que tombe malade cette année et me fasse un peu plus oublié mais ça ne me dérange pas. D’une manière générale, je n’aime pas trop parler de moi, je suis quelqu’un qui préfère rester le plus discret possible. Je ne pratique pas ce sport pour la médiatisation ni pour tutoyer la célébrité mais vraiment parce que j’aime le vélo.
Compte-tenu de l’image parfois un peu écornée que peut avoir un coureur cycliste auprès du grand public, penses-tu qu’il soit important d’être présent médiatiquement, de donner de son temps, au-delà de l’exemplarité sportive, pour améliorer les choses ?
Au-delà de l’aspect sportif, la médiatisation est un élément bien sûr très important aujourd’hui. Déjà pour le sponsor, qui investit beaucoup d’argent et c’est normal qu’il est un retour à ce niveau là également. Ensuite, cela peut effectivement permettre au grand public de mieux cerner le coureur, ce qui est positif aussi au final pour notre image.
Est-ce que ton équipe (Cofidis), t’a donné d’éventuelles consignes en ce sens et est-ce que la communication des joueurs est très encadrée ou est-ce qu’au contraire on vous laisse une certaine liberté ?
Concernant la communication ce n’est pas évident d’avoir la même réponse pour tous les coureurs car certains vont être très à l’aise et d’autres pas du tout, donc les besoins d’encadrement ne sont pas les mêmes. On sait qu’il faut toujours être méfiant sur ce que l’on dit car aujourd’hui tout peut aller très vite dans les médias. Cofidis nous a donné quelques conseils en ce sens en début de saison comme de demander de nous envoyer par mail les questions.
Dans mon cas personnel, quand j’étais junior j’ai eu la chance d’avoir été encadré par la u19 racing team qui est une équipe qui regroupe les meilleurs junior français et où Alexandre Chenivesse, le créateur de l’équipe, est un spécialiste de la communication puisqu’il travaillait dans ce domaine. Il nous a donc énormément appris, notamment à être à l’aise avec une caméra. Par la suite, j’ai fait un Bac Pro Vente où j’avais des cours de communication ça m’a appris à contrôler ma timidité en public.
Est-ce que tu es présent sur les réseaux sociaux et dans quelle optique ?
Oui je suis bien présent sur les réseaux sociaux. J’utilise chaque réseau dans un but très précis et avec une prudence énorme car aujourd’hui la moindre phrase peut choquer et avoir une grande portée et de grosses conséquences. Aujourd’hui beaucoup de médias me suivent sur Facebook ou Twitter alors tout ce que je poste est très réfléchi. Pour vous donner un ordre d’idée, je n’utilise Twitter (@Bescondj) que pour mettre des sujet professionnel, Facebook plus pour les discussions avec mes amies et Instagram où je pose des photos de paysage. Je ne refuse personne sur les réseaux sociaux. C’est important pour moi car je me souviens que quand j’étais Junior je rêvais d’avoir tel ou un tel coureur alors j’accepte tout le monde, je trouve ça normal .
Crédits photos : Facebook de Jérémy Bescond.