Laura Tarantola (Aviron Grenoblois) : « Je n’en reviens toujours pas »
Médaillée d’argent aux championnats du monde moins de 23 ans (Plovdiv, Bulgarie), le week-end dernier, la rameuse de l’Aviron Grenoblois Laura Tarantola, qui nourrit encore de solides ambitions pour la suite de la saison, ne boude pas son plaisir et nous fait revivre de l’intérieur ses championnats.
Les mondiaux U23 et leur préparation
J’étais cette semaine (du 23 au 26 juillet, ndlr) aux championnats du monde moins de 23 ans à Plovdiv, en Bulgarie où nous avons terminé vice-championnes du monde. J’ai effectué la compétition en quatre de couple poids légers avec Selma Dhaouadi, Marie-Margaux Joannes et Anna Piveteau, où le poids moyen des rameuses doit être de 57 kg maximum.
Pour préparer au mieux cette échéance, nous avons fait un stage de 3 semaines à Bellecin (Jura) avec toute l’équipe de France -23ans. Nous avons alors accumulé les kilomètres et les séances de musculation. En fin de préparation, la composition du bateau a été modifiée au profit de notre remplaçante Anna Piveteau. Les exercices de vitesse pour préparer ces championnats laissaient paraître des sensations et des chronos très intéressants.
Ne connaissant pas la concurrence sur la scène internationale, il était à ce moment très difficile de connaître notre niveau et notre possible performance. Nous sommes arrivées sur ces championnats du monde avec l’envie de faire au mieux et de donner le meilleur de nous.
Le déroulement des séries
Notre championnat du monde a débuté jeudi 23 juillet avec les séries éliminatoires. Il fallait se placer dans les deux premières pour accéder directement en Finale A. Nous tombions contre les Anglaises, les Américaines et les Autrichiennes. Nous avions toutes hâte d’effectuer cette première course afin de nous évaluer à la concurrence. Tomber contre les Anglaises nous mettait de suite dans le bain, un équipage performant qui avait terminé 4ème l’année précédente. Nous avons terminé première de notre série, avec un peu plus d’une seconde d’avance sur les Anglaises, avec le 4ème temps au général. Nous avions effectué une bonne course, tout en étant consciente qu’il y avait quelques petits détails à régler dans la deuxième partie de parcours pour nous rapprocher des meilleures. Très heureuses d’accéder en finale mondiale, la première pour nous quatre. Nous avions un jour de repos vendredi, l’attente fut longue tellement notre seule envie était de s’accrocher au départ pour aller combattre.
La finale (samedi 25 juillet)
Nous étions conscientes que nous avions une carte à jouer et que la bataille pour monter sur le podium mondial allait être difficile. Il fallait prendre la course à notre compte et en être acteur. Nous sommes très bien parties, en prenant la tête de la course au premier 500 mètres, nous savions que le départ était une des forces de notre bateau et qu’il fallait s’en servir pour ne jamais se laisser décrocher par nos concurrentes. Nous passons ensuite la mi-course 3èmes à la bagarre avec les 4èmes.
Nous savions qu’il fallait lancer dans tous les cas une grosse relance au 3ème 500, qui était notre point faible lors de notre première course. Nous faisons une puissante relance qui nous permet de creuser l’écart avec les quatrièmes et de réduire celui-ci avec les Allemandes alors deuxièmes. Coup après coup nous revenions sur elles, il nous restait alors un peu moins de 500 mètres pour les rattraper et les doubler, un beau défi que de doubler les championnes du monde en titre.
Nous appuyons chaque coup un peu plus, lançant relance sur relance. Anna (placée à la pointe du bateau, énonçait les positions et les écarts) lança l’enlevage final au dernier 300 mètres, toutes les 3 à ses ordres nous sommes parties à fond, s’ensuit alors un bord à bord musclé avec les Allemandes, les 300 derniers mètres de la course la plus attendue de l’année, il fallait partir, c’était maintenant ou jamais, toutes les quatre animées par un même but, celui de donner le meilleur et de passer la ligne d’arrivée le plus rapidement possible.
Le bip final retenti, quelle joie ! Nous ne savions pas encore si nous les avions doublé dans les derniers mètres, mais quelle joie de monter sur un podium international avec le sentiment d’avoir tout tenté. Nous apprenons par la suite que nous avions réussi à finir vice-championnes du monde, je n’arrive même pas à exprimer et à mettre des mots sur la joie que nous ressentions. Des larmes de bonheur qui faisaient du bien.
Contrat rempli ?
L’objectif était complètement rempli et à l’heure où je vous parle de tout cela, je n’en reviens toujours pas. Ce fut une aventure incroyable, une aventure humaine géniale où la cohésion fut l’élément principal de notre réussite. Je ne suis pas prête d’oublier ces championnats et la joie de voir s’élever le drapeau français grâce à nous.
La suite de la saison
Je pars dans une semaine en stage terminal à Aiguebelette puis Bellecin en double poids léger avec Camille Leclerc, pour tenter dqualifier la coque aux Jeux Olympique de Rio lors des Championnats du Monde Élite à Aiguebelette, en Savoie, début deptembre. Un beau projet qui nous tient à cœur. La suite au prochain épisode…
Crédits photos : @avironfrance