Le Grenoble Tennis prend soin de ses graines de champion
Depuis septembre dernier, ils sont une petite demi-douzaine de joueurs du Grenoble Tennis à poursuivre leur cursus scolaire au sein même des structures du club grenoblois, dans le cadre du Centre d’Entraînement Haut Niveau (CEHN). Un environnement qui favorise leur préparation sportive mais qui leur permet également de bénéficier d’un suivi éducatif de qualité.
Jeudi, 8 heures du matin. Structures du Grenoble Tennis, 100 Avenue de la Mogne. Les raquettes sont encore dans les sacs. Les cahiers et les stylos sont en revanche de sortie. Dispatchés dans trois salles distinctes suivant leur âge, Matis, Gabriel (tous les deux en 3ème), Sagar (1ère) et Mathis (terminale) étudient studieusement, supervisés par des professeurs de l’organisme « Abaque » du CNED qui leur offrent un accompagnement individualisé.
Des joueurs qui étaient auparavant dans des classes à horaires aménagés au sein d’un établissement voisin mais qui peuvent depuis la dernière rentrée mener de concert scolaire et sportif au sein d’une même structure. « Auparavant ils étaient la journée dans leur collège et leur lycée et sortaient un peu plus tôt pour venir s’entraîner », développe Christian Gaudin, le président du GT. « Aujourd’hui ils ont une séance scolaire le matin, ils peuvent enchaîner à partir de 9h30 avec un entraînement. Et l’après-midi même programme : scolaire puis sportif derrière. »
Un planning idéal pour faire progresser les jeunes champions mais surtout pas une volonté de faire passer le scolaire au second plan. Bien au contraire. « J’aime bien citer l’exemple de notre ancienne joueuse Aurore Ughetto. A 13-14 ans, c’était la meilleure joueuse française. Et puis elle a estimé stagner à un moment dans son parcours et s’est éloignée du tennis. Elle a poursuivi des études de médecine et aujourd’hui elle est docteur. C’est aussi une belle fierté pour le club. Le but de tous nos jeunes c’est bien sûr d’aller le plus haut possible dans le tennis mais on ne sait pas de quoi le futur sera fait. Un bon enseignement, c’est essentiel. Les professeurs qui les accompagnent sont d’excellente qualité. Le suivi particulier leur permet aussi d’apprendre et progresser différemment. Sur une classe d’anglais ils peuvent par exemple parler pendant 30 minutes, là où dans une classe « traditionnelle » cela se dilue entre les différents élèves. »
Sous le regard parfois sévère de leurs enseignants, les jeunes tennismen se montrent en tout cas très studieux. Le bac pour certains, le brevet des collèges pour les autres, se profileront en fin d’année. Des objectifs primordiaux pour ces garçons qui savent se fixer des buts à atteindre. D’ici quelques jours Matis et Gabriel passeront ainsi toute une journée sans raquette pour passer leur brevet blanc et les calendrier sportif et scolaire continueront à s’harmoniser au mieux.
Ce jeudi les cours de français ont été suivis d’un entraînement physique pour la plupart des joueurs et d’un entraînement « raquette » pour Mathis Debru qui jouait quelques heures plus tard au tournoi de Meylan. « On essaie en général de faire le physique le matin et d’axer sur le tennis l’après-midi », précise Guillaume de Choudens, qui avec Louis Conchon encadre les entraînements des jeunes Grenoblois. « Là on leur a fait travailler les pieds. Ce n’est pas toujours évident parce qu’un joueur ne va pas voir le bien fait de son travail tout de suite mais on a de la chance d’avoir des garçons réceptifs. »
Le GT bénéficie aussi de son choix de privilégier la qualité à la qualité. « On ne veut pas devenir une « académie ». On reçoit pas mal de demandes mais on veut rester sur un petit nombre d’éléments pour pouvoir leur accorder un maximum d’attention. Huit c’est un maximum, ça fait 4 joueurs par entraîneur, sachant qu’ils ne sont pas toujours là tous en même temps. »
Le jour de notre venue Baptiste Crepatte, qui fait partie du groupe d’entraînement, brillait ainsi au Challenge de Bergame, en Italie. Et il est souvent sur la route pour participer à des tournois aux quatre coins du globe. Lors de ses présences à Grenoble, il ne manque en revanche jamais de faire des retours d’expérience à ses jeunes partenaires d’entraînement. Chacun peut s’enrichir du vécu des autres, c’est ce qui fait aussi la force ce CEHN.
Un vrai travail d’équipe même si la finalité reste individuelle. Les joueurs bénéficient aussi par exemple d’un suivi nutritionnel et médical fait par des professionnels. « On essaie toutefois de pas trop les materner » conclut De Choudens dans un sourire. « On sait que ce qui fera aussi la différence pour la suite de leur carrière, c’est le caractère. »
Avec ce Centre d’Entraînement Haut Niveau, les jeunes pousses du club bénéfice en tout cas de l’outil idoine pour s’épanouir et progresser.