Ligue 2 Bazdarevic vs Pouliquen en stats (21/03/2011)

Bazdarevic le frileux, Pouliquen l’offensif. Deux entraîneurs, deux philosophies. Est-ce que les statistiques des deux coachs avec le G38 cette saison confirment leur image ? Ce qui est sûr, c’est que les résultats globaux sont presque aussi mauvais pour l’un que pour l’autre.

Bazdarevic le frileux, Pouliquen l’offensif. Deux entraîneurs, deux philosophies. Est-ce que les statistiques des deux coachs avec le G38 cette saison confirment leur image ? Ce qui est sûr, c’est que les résultats globaux sont presque aussi mauvais pour l’un que pour l’autre.

Comme disait Coluche, « les statistiques, c’est comme le bikini : ça donne des idées mais ça cache l’essentiel. » L’idée de cette étude n’est donc pas de tirer des enseignements définitifs mais d’apporter quelques données chiffrées au débat. La comparaison est en outre d’autant plus difficile que Bazdarevic n’a dirigé que 5 matchs quand son successeur en est à 23.

Première comparaison, le bilan en points obtenus est presque aussi mauvais pour les deux. Le technicien bosnien en a engrangés 3 en 5 matchs (soit 0,6 par rencontre) alors que le Breton en a pris 21 en 23 matchs (soit 0,9 par rencontre). Ramené à 28 matchs, Pouliquen aurait obtenu à peine 1,5 points de plus que son prédécesseur et l’équipe serait toujours lanterne rouge.
Le précédent passage d’Yvon Pouliquen au GF38 avait laissé l’image d’un coach très porté sur l’offensive. Dès sa conférence de presse d’intronisation, l’entraîneur alpin avait laissé entendre que sa philosophie de jeu n’avait pas changé à ce sujet. Une bouffée d’oxygène pour des supporters qui reprochaient à Bazdarevic sa trop grande frilosité.

Les deux coachs ont pu compter sur des effectifs à peu de choses près identiques. Si Pouliquen a bénéficié de l’apport de Mandrichi, Bazdarevic a débuté la saison avec Ljuboja, présent les trois premiers matchs.
Le bilan du Bosnien est catastrophique avec seulement 1 but marqué (Dos Reis, 1ère journée contre le Havre), ce qui fait une moyenne de 0,2 but par match (5 buts encaissés, soit 1 but par match). Difficile de ne pas faire mieux pour Pouliquen. Sous sa direction, Grenoble a marqué 24 fois en 23 matchs, soit un peu plus d’un but en moyenne par partie disputée (1,043 précisément, pour 38 buts encaissés dans la même période soit 1,65 par match). A titre comparatif, le leader Ajaccio n’a marqué qu’1,18 but par match depuis le début de la saison…

Si la finalité est bien sûr de marquer, l’esprit offensif peut également se voir (ou pas) sur d’autres critères. Nous avons donc choisi de regarder d’un peu plus près deux autres éléments : les changements opérés par les deux coachs en cours de match et le nombre d’occasions que s’est procurées le GF38 sur certains matchs.
Pour Bazdarevic, faute d’un grand choix, nous avons scruté 4 rencontres (Le Havre, (à) Sedan, Angers, Le Mans). Pour Pouliquen on a privilégié les « mauvais » matchs de son équipe (les deux défaites récentes contre Istres et Laval) ainsi que ses trois premiers matchs au Stade des Alpes (revers contre Troyes et Vannes, victoire contre Metz).

Premier critère, les changements. Pas de surprise chez Bazda’ avec aucune prise de risque (aucun défenseur remplacé par un milieu ou milieu remplacé par un attaquant) même quand l’équipe était menée au score. A contrario, le cas inverse ne s’est présenté qu’une seule fois (Taïder remplacé par Turan), preuve d’un certain conservatisme chez l’ancien entraîneur du GF38.
Pouliquen, sur les 5 matchs étudiés, s’est montré un poil plus réac’. Un changement « négatif » également à son crédit (Cianci par Turan, face à Metz) mais globalement plus de prise de risque avec Dos Reis qui a remplacé une fois Abardonado et une fois Juan, Ravet rentré à la place de Pancho ou plus récemment Thauvin à la place de Cianci. A noter que si certaines de ces substitutions sont intervenues alors le GF courrait après le score, d’autres ont été effectuées alors qu’il était encore nul, l’objectif étant sans doute d’aller chercher la victoire (l’étude portant sur des matchs à domicile, cela explique sûrement en partie la chose).

Passons aux actions. Bazdarevic a commencé fort avec 7 occasions plus ou moins franches face au Havre. C’était le premier match de la saison, les équipes ne sont pas encore tout à fait prêtes et/ou se lâchent peut être un peu plus. Le Havre s’était d’ailleurs également créé de nombreuses opportunités. Cela s’est en revanche rapidement gâté : 1 occasion à Sedan, 1,5 contre Angers et 3 contre le Mans, ce qui est vraiment très faible.
Pour rappel, on a pris les pires matchs à domicile du GF pour la version Pouliquen. Lors des trois premiers, on a : 6 occasions contre Troyes, 4 occasions contre Vannes (mais l’équipe joue à 10 pendant près de 75 minutes) et 7 contre Metz (première victoire à domicile pour Pouliquen). Sur les deux dernières défaites enregistrées, dans des matchs unanimement reconnus comme très pauvres on a 7 occasions contre Istres et 5 contre Laval.

Globalement, le bilan est largement en faveur de Pouliquen, sur le plan des intentions offensives en tout cas. Ce qui ne veut pas dire pour autant qu’il est bon. Ni que le vécu ressenti quand on assiste aux rencontres est meilleur d’ailleurs.
Il reste une dizaine de matchs pour inverser cette tendance, quitte à descendre autant le faire avec un peu plus de flamboyance, en essayant de lâcher les chevaux. Il n’y a plus grand chose à perdre de toute façon.

Crédit photo : Alain Thiriet

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