Mathieu Cianci (FC Seyssins) : « Pas là pour faire de l’élitisme »

Mathieu Cianci (FC Seyssins) : « Pas là pour faire de l’élitisme »

fc seyssins u15 2Entraîneur cette saison des U15 (2) du FC Seyssins dont nous vous parlions récemment, Mathieu Cianci – fort également d’une belle expérience de dirigeant au GF38 – a accepté de répondre à nos questions sur son équipe, sur son club et plus globalement sur le rôle et les devoirs d’un éducateur « jeunes » dans le football amateur aujourd’hui.

Mathieu, peux-tu tout d’abord nous présenter tes fonctions au FC Seyssins ?
A Seyssins, je suis entraîneur des U15. A cet âge, le plus important, c’est déjà de respecter la raison pour laquelle sont venus les jeunes : prendre du plaisir. Cela passe par le contenu que tu apportes aux entraînements et le discours que tu as avec eux. Dans « éducateur », il y a nécessairement l’aspect éducation donc on doit avoir un vrai rôle à ce niveau là, être exemplaire et faire en sorte que les jeunes le soient aussi, sur et en dehors du terrain.
Au FC Seyssins, être éducateur c’est aussi participer à la vie du club parce que les bénévoles se font de plus en plus rares – ça peut se comprendre, ça prend du temps – et parce que les moyens sont de plus en plus limités.
Par rapport à ce que j’ai connu à Grenoble quand j’étais dirigeant (il a notamment fait partie de l’aventure des U19 qui sont allés jusqu’en finale du championnat de France, ndlr), les « missions » sont différentes mais dans tous les cas cela reste intéressant et, avec les jeunes, j’ai le même comportement.

le-staff-u19-j.-dijon-p.-cordoba-m.-cianciAu GF38, tu as pourtant connu des joueurs qui étaient dans une optique « professionnalisante » (vous pouvez retrouver quelques anecdotes des anciens U19 grenoblois sur Mathieu Cianci ici). Le comportement d’un dirigeant, d’un entraîneur, ne doit-il pas s’adapter à son « public » ?
Les gamins sont bien sûr très différents, tu le sens. En plus, à 14-15ans, comme ceux que j’ai à Seyssins actuellement, ils ont encore un peu les parents derrière, on arrive à tenir le cadre assez facilement. Après, pour les 18-19ans, si les résultats ne suivent pas, tu les perds très vite dans un club comme le nôtre. Parce qu’il n’y a pas la « carotte » du professionnalisme au bout, en effet. La différence est essentiellement là.
Mais par rapport à mes expériences personnelles, je pense que c’est le même esprit qui habite les joueurs. A Grenoble la victoire était bien sûr vraiment l’objectif principal de l’équipe alors qu’à Seyssins c’est peut être un peu plus secondaire. Mais les ingrédients que l’on met en place sont vraiment les mêmes : le match est préparé de la même façon, avec une petite causerie, le tableau blanc… Je pense que si l’on ne met pas ça, les jeunes seront de toute façon moins réceptifs à notre discours.

Au-delà de l’aspect technique, ton travail intègre-t-il également un côté plus « humain » ?
Aujourd’hui, il faut en effet savoir être fin psychologue avec les jeunes. Tu dois surtout leur montrer que tu es juste. On n’est pas là pour faire de l’élitisme. Même si tu as 14 joueurs au-dessus et 10 qui sont plus faibles, si ces derniers sont plus assidus à l’entraînement ils doivent jouer avant les 14 qui ne respectent pas les règles. Ça c’est vraiment la trame.

Quelle est plus précisément la politique « jeunes » au FC Seyssins ?
Au niveau des jeunes, on est plus sur stabiliser les catégories – toutes nos équipes de jeunes sont en Excellence. Après il n’y a pas d’élitisme particulier. On peut avoir deux équipes en Ligue à la fin de la saison, je prends d’ailleurs le pari qu’on aura les deux avec nos U18 et nos U15 ; ce qui pourrait permettre d’attirer d’autres jeunes. Mais si on perd ce côté familial et qu’on tombe dans l’élite, le jour où cela ne fonctionne plus on va repartir d’encore plus bas. Le but c’est vraiment la stabilité, la fidélité. En les faisant progresser.

Un mot sur ton équipe (dont vous pouvez retrouver la composition en fin d’interview) ?
C’est une équipe que j’avais en U13 l’an passé avec Nicolas Gras. Elle a la particularité de faire du football. On rencontre beaucoup de 2ème année, d’où un écart physique parfois important avec nos adversaires. Mais on joue le haut de tableau (l’équipe est à ce jour 3ème dans sa poule de 1ère Division, ndlr). Nous sommes également encore en course Coupe d’Isère Repêchage. C’est un petit miracle puisque on élimine deux fois une Promotion d’Excellence. On ira à Vourey en 8ème, une solide équipe de 1ère Division. Je m’attends à un match compliqué mais ce n’est que du bonus.
J’ai un groupe réceptif, peut-être un peu « tendre », mais avec qui je prends du plaisir. Pour moi c’était un peu l’inconnu de quitter le GF38 et de passer dans le monde amateur, mais on prend le même plaisir.

Quel message voudrais-tu fais passer pour conclure ?
L’entraineur qui ne vient pas pour participer à la vie du club aujourd’hui il n’a rien compris. D’autant qu’à Seyssins on a des bénévoles formidables, un président qui donne beaucoup de son temps ce qui te donne encore envie de plus t’impliquer.
A Grenoble, ils sont entrain de retrouver cet esprit. Je crois vraiment qu’elle est là la vérité, dans cette proximité avec les joueurs, dans ce côté familial… C’est aussi pour ça qu’il y a autant de monde au stade en CFA2 et en CFA. Tout le monde doit se sentir impliquer dans le projet. A Seyssins, c’est ce qui me plait beaucoup.
Je voudrais également rajouter que nos entraînements sont ouverts aux joueurs de 99 les mardis et jeudi de 18h15 à 19h30. Si des parents de jeunes intéressés veulent me contacter pour avoir plus d’infos, qu’ils n’hésitent pas à le faire (0678186650).

Les U15 du FC Seyssins nés en 1999 : Maqueda Natan, Dely Valentin, Fleurence Hugo, Stropparo David, Sba Abdel, Guyon Corentin, Krim Reyhane, André Tom, Le Pogam Thomas, Cuinat Nicolas, Seon Émilien, Buttiglieri Rayan, Dias Rémi, Chapot Bastien, Lenoble Nathan, Soria Arthur, El Mimoun Younes, Soirant Lelio, Yassine Yahya.

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