Mikaïl Gültekin, gardien du FC Picasso Échirolles : portrait d’un jeune pressé
A 19 ans seulement, Mikaïl Gültekin fait partie des plus jeunes gardiens du championnat de France de futsal. Mais contrairement à la plupart des homologues de son âge, il est déjà titulaire avec son club, le FC Picasso Échirolles. À un poste où l’expérience est primordiale, sa précocité étonne. Et ce n’est que le début.
Son histoire d’amour avec le futsal a commencé lorsqu’il avait sept ans. A l’époque, Mikaïl y joue en loisir avec ses amis, durant plusieurs années. Puis, il décide de se consacrer à l’équipe du collège à 11 ans, lorsqu’il rentre en sixième. Certains de ses coéquipiers, licenciés au FC Picasso Échirolles, le poussent rapidement à s’inscrire au club, convaincus qu’il apporterait beaucoup…sur le terrain. L’intéressé raconte : « Je n’étais pas prédestiné à aller dans les buts. Mais quand j’y allais, tout le monde me trouvait bon. Alors je me suis reconverti en gardien ».
Si lors de sa première année au club il ne participe qu’à trois tournois dans l’année (du fait du développement encore limité de la discipline), il prend goût aux entraînements hebdomadaires. A tel point que la saison suivante, il fait le choix de s’exercer à la fois avec sa catégorie des 10-13 ans, mais aussi avec celle des 13-16 ans, afin de progresser plus rapidement. Parallèlement, il s’essaie aussi quelques mois au football à 11 avec le FC Échirolles. Son talent ne fait aucun doute, mais aucun entraîneur ne lui propose une licence pour intégrer l’une des équipes. Motif invoqué : il y aurait déjà trop de joueurs au poste de gardien. Amer, Mikaïl ferme définitivement la porte du football pour se consacrer à 100% au futsal.
« Une fierté de reprendre la relève de mon oncle »
Durant son apprentissage du futsal, et plus particulièrement des spécificités de son poste, Mikaïll a beaucoup appris de son oncle, Erol Gucukoglu, gardien historique du club. Ses précieux conseils l’ont toujours amené à se surpasser, en toutes circonstances. « J’ai appris de mon oncle, qui avait plus un style de gardien à 11 tout en ayant de bons repères en futsal. Je me suis donc beaucoup inspiré de lui, puis je me suis créé mon propre style ». Pour y parvenir, le jeune portier a « passé des heures et des heures sur le web » à regarder des vidéos pour s’inspirer des poses des gardiens de futsal de haut niveau : « j’ai pris l’habitude de les reproduire à l’entraînement, puis c’est devenu naturel au fil du temps ». Après avoir fait ses armes dans les catégories de jeunes, Mikaïl intègre le groupe des séniors à 15 ans. Il dispute quelques rencontres avec l’équipe 2 puis devient titulaire régulier. Et comme un symbole, il fait sa première apparition avec l’équipe première contre Bastia Centre le 5 octobre 2013, le jour de ses 18 ans. « On avait gagné 4-2 ce jour là, un de mes plus beaux cadeaux d’anniversaire. C’était magnifique » se souvient-il le sourire aux lèvres. Son oncle, victime de pépins physiques de plus en plus réguliers, reprendra sa place dans les cages pour les matchs suivants, avant de se reblesser sérieusement une nouvelle fois. Un moment particulier pour Mikaïl, qui prenait définitivement la relève de son mentor à partir du 30 novembre 2013 : « c’était une fierté de prendre la relève de mon oncle, même si le passage de relais a été précipité par sa blessure ». Depuis cette date, il a disputé tous les matchs de l’équipe première, d’abord en division 2 puis en ligue 1 depuis cette saison.
Aux portes de l’équipe de France U21
Ses solides performances en seconde division l’année passée lui ont donné une certaine visibilité au niveau national. En récompense de son travail, Raphaël Reynaud, le sélectionneur des U21 de l’équipe de France de futsal lui offre en mars sa première sélection lors des matchs amicaux disputés en Slovénie (défaites des bleus 4-3 et 3-1 les 18 et 19 mars). Un véritable rêve pour l’Échirollois formé au club, qui passe un nouveau cap dans sa jeune carrière. « L’objectif du coach était de me faire voir le haut niveau international. En équipe de France, rien n’est laissé au hasard, c’est très professionnel » reconnaît Mikaïl. Cependant, depuis cette double-confrontation, il n’a plus reporté la tunique bleue : « le 24 et le 25 octobre dernier, les U21 jouaient contre la Croatie en amical. Raphaël Reynaud a essayé de joindre mon coach [Mustafa Tasyurek] pour lui dire qu’il comptait sur moi, mais c’était son ancien numéro de portable… Et ça tombait mal parce que le samedi 25, Picasso jouait contre Bagneux ». Si le sélectionneur national avait affirmé repartir sur de nouvelles bases après ce malentendu, il n’a pas rappelé Mikaïl pour les échéances suivantes des U21. Pas de quoi inquiéter pour autant celui qui s’inspire de Manuel Neuer pour sa facilité à sortir rapidement et ses réflexes sur sa ligne. Si son objectif est de maintenir le FC Picasso Échirolles en 1ère division, le fait de retrouver l’équipe de France lui trotte dans la tête. Attendre patiemment son tour, ce n’est pas la chose la plus facile pour quelqu’un qui a toujours grillé les étapes. Mais cette fois ci, le temps pourrait bien être son meilleur allié.
Pour conclure, un petit best of de ses arrêts depuis le début de la saison :
Highlights Mikail Gultekin – goal futsal FC… par metro-sports