Nouveau complexe du Grenoble Tennis : « On va y aller modestement »
Alors que son inauguration officielle aura lieu le mercredi 29 juin prochain, nous avons pu discuter il y a quelques semaines du tout nouveau complexe du Grenoble Tennis (100 Avenue de la Mogne, 38100 Grenoble), sorti de terre il y a quelques mois, en compagnie de Christian Gaudin et René Mazard-Mercier. Le président et le secrétaire général du GT nous ont présenté la genèse du projet et parlé des premiers mois d’exploitation de ce bel écrin.
Pouvez-vous nous faire un petit historique du projet ?
Il a démarré quand le foot évoluait en Ligue2 et le rugby en Pro D2 en même temps à Lesdiguières. Il y avait un gros soucis puisque pas de parking donc les clubs coupaient les grillages des tennis et garaient les voitures dessus, donc nos terrains étaient dans un état lamentable.
On a appelé Michel Destot pour parler du problème, c’était en 2003. Il nous a promis de faire une étude pour qu’on puisse déménager de Lesdiguières où c’était invivable.
Des études ont été faites, on a fait un bouquin d’une centaine de pages pour présenter les richesses du club, ce qui allait bien, les dysfonctionnements… On a travaillé un long moment là dessus, avec beaucoup de réunions avec le service des sports.
Le site actuel a été choisi en deux phases : à un moment on a parlé de transférer le centre de formation du GF38 ailleurs et puis cela ne s’est pas fait pour X raisons. On a été appelé pour savoir si on accepterait qu’on transfère nos terrains extérieurs à côté de nos terrains couverts, c’est finalement ce qui s’est fait en 2006. La première phase a donc concerné uniquement nos courts extérieurs.
Cela n’a pas solutionné les problèmes car on avait toujours de soucis de distance entre courts couverts et extérieurs et qu’une « voyoucratie » était installée entre les deux, avec notamment des problèmes de drogue. La mairie a vu qu’il fallait qu’on regroupe beaucoup plus mais cela n’a pas été simple car c’était un problème budgétaire complexe. Notre précédente structure datait de la Tour Perret (1925) et avait été reconstruite avant les JO (1967). On avait de l’amiante, une tuyauterie vieillissante, des problèmes de chaleur l’été et de froid l’hiver. Tout était de toute façon à refaire.
Cela aura dû s’enchainer mais cela a pris du retard pour ne se finir qu’il y a quelques mois.
Quand avez-vous pu prendre concrètement possession des lieux ?
Le complexe est fonctionnel depuis le 6 janvier très précisément, même si tout n’était pas fini (pas encore de serrures sur les portes, des problèmes d’inversions de pente avec donc l’eau des douches qui s’écoule dans les couloirs, des soucis d’accessibilité… Des dysfonctionnements qui se résorbent au fur et à mesure grâce au gros travail du service des sports.
Est-ce que les premiers mois ont déjà eu des effets en terme de fréquentation ou de licenciés ?
L’année tennistique avait déjà bien commencé donc pas d’effet sur le nombre de licenciés par contre depuis l’ouverture il y a effectivement eu beaucoup de passage. Nous avions prévu une grosse communication qu’on a préféré remettre du fait des problèmes de parking (il n’y en a pas, ndlr). Pour donner un ordre d’idée, le passage a doublé sur février/mars par rapport à février/mars 2015 mais notre objectif premier en tant qu’association reste d’augmenter notre nombre de licenciés et que les gens viennent à l’année et pas de manière occassionelle et nous n’avons pas encore de visibilité sur cet aspect là. Si on pouvait avoir 10 ou 15% d’adhérents en plus ça serait super.
Quels sont les horaires d’ouverture et combien de terrains sont à disposition ?
Le complexe est ouvert 7 jours sur 7 de 8h30 à 22h30 en semaine et de 8h30 à 19h30 les week-end et jours fériés (fermeture annuelle le 1er janvier et le 25 décembre). Nous avons en tout 12 courts couverts (qui sont tous de double), 8 en résine et 4 en terre battue, ce qui est une nouveauté, et 10 courts extérieurs.
Quels sont les profils des personnes que vous recevez ou que vous souhaiteriez davantage recevoir ?
Le club est ouvert à tous. On a une importante partie formative. Celaa va de apprentissage au haut niveau avec un centre de formation pour les meilleurs. A côté de ce centre, il y a le club junior, 250 enfants à peu près puis à coté de ça le tennis loisir (tous les âges, tous les profils). On a des comités entreprise (Semitag , GEM, Solfi…), on reçoit entre 100 et 150 jeunes des écoles, on travaille avec des MJC mais aussi auprès d’un public handicapé. Nous souhaiterions continuer à développer ce dernier aspect.
Les équipes premières du Grenoble Tennis sont souvent constituées de joueurs étrangers. Est-ce que ce complexe pourrait re-dynamiser la formation de joueurs-euses de haut niveau ?
On est déjà tributaire des gens qu’on a. Grenoble est le plus grand club formateur de la ligue. Les autres clubs nous envoient des gamins, nous n’encadrons pas que des gamins du club. Notre souhait est aussi d’aider la Ligue à garder les meilleurs joueurs négatifs dans la région comme pour Salas, Denolly ou Boutiller). Le fait d’avoir des courts en terre battue peut être un argument supplémentaire pour accueillir et conserver des bons joueurs. Et plus on aura de bons éléments, plus l’émulation sera importante et les progrès de tous suivront.
On imagine que la partie évènementielle va aussi profiter de ce nouvel équipement…
On a pris le complexe le 6 janvier, en déménageant pendant les fêtes, le tournoi de la Ville de Grenoble a attaqué dès le 13 ! C’était un gros challenge pour nous mais tout s’est bien passé. On a eu 1000 participants, aucun couac à déplorer à part des voitures cassées et le public a triplé le jour de la finale de l’Open de l’Isère. Contrairement à notre précédente structure, qui était un vrai frigo, les gens peuvent rester !
On a par ailleurs eu beaucoup de compliments sur les infrastructures de la part des joueuses étrangères ou pas du coin.
On n’a pas lancé de nouveaux gros évènements car il faudra voir budgétairement si c’est possible vu qu’on a des charges plus lourdes ici (électricité, chauffage, assurance). On ne se précipite pas.
Cet été nous lançons quand même un trophée Agda en extérieur (il a débuté ce week-end). Un retour aux sources, en espérant que cela continue à faire connaître le club.
Quid des activités annexes ?
On a une salle de fitness qui tourne déjà très bien. On va essayer de relancer modestement le tennis santé l’an prochain, c’est une activité qui nous ttient à cœur. On a fait installer une salle spécial pour le médecin et le kiné.
On s’est aussi aperçu que les gens sont moins uni-sport qu’avant. On avait prévu de mettre des jeux pour les enfants, un hammam et d’autres choses mais on est ralenti par le coût financier. Il faut y aller modestement.