Olympic Platinum

Il est acquis depuis bien longtemps que les règles de désignation d’un quelconque évènement sportif n’obéissent à aucun principe de qualité, de performance ou bien encore de mérite.

Il est acquis depuis bien longtemps que les règles de désignation d’un quelconque évènement sportif n’obéissent à aucun principe de qualité, de performance ou bien encore de mérite. L’exemple qui vient immédiatement à l’esprit est l’échec de la candidature française à l’organisation des Jeux Olympiques d’été en 2012. La victoire de Londres lors ce scrutin a fait couler beaucoup d’encre de ce côté-ci de la Manche. Tous les observateurs, journalistes, politiques s’étaient alors indignés des conditions de ce choix, dénonçant pêle-mêle le lobbying outrancier, les petits arrangements entre amis et autres dessous de table ou bien encore pots de vin. A l’opposé, la prise en charge de l’Euro 2016 de football par la France a été saluée comme il se doit, l’excellent du dossier tricolore n’ayant d’égal que la qualité des acteurs du projet. Plus récemment, l’organisation de la coupe du Monde 2022 au Qatar n’a vraiment pas bénéficié de la même perception, sans doute à juste titre par ailleurs, le cynisme affairiste de la FIFA prenant le pas sur tout le reste.

Il se révèle ainsi plutôt délicat de juger objectivement la viabilité de telle ou telle candidature dans ce type d’organisations. A Grenoble, le choix du Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF) en faveur de la ville d’Annecy le 18 mars 2009 a été inévitablement ressenti comme une profonde injustice. Beaucoup d’éléments ont fait pencher la balance du côté de la préfecture d’Haute-Savoie comme candidate française en vue des Jeux Olympiques d’Hiver dans huit ans. Et le facteur politique est à coup sûr le plus évident d’entre eux. Un an après cette désignation, le départ soudain d’Edgar Grospiron de ses fonctions de directeur général au sein du comité d’organisation souligne à quel point la fiabilité du dossier annécien était fragile. Un budget un peu léger, des critiques virulentes lancées par Jean-Claude Killy et Guy Drut auront eu la peau de l’ancien champion olympique de ski à bosses. A six mois de l’annonce définitive du Comité International Olympique, l’affaire s’annonce donc fort mal engagée. On ne saura bien évidemment jamais ce que la candidature de Grenoble aurait pu donner. Néanmoins, le délitement pathétique d’Annecy 2018 donne sérieusement à réfléchir quant à la façon du CNOSF d’arbitrer ses décisions. « Gouverner c’est choisir » avait autrefois dit Pierre Mendès-France lorsque celui était Président du Conseil. Le CNOSF a fort mal choisi.

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