PHR – Anthony Vivacqua (ES Manival) : « La fin d’un cycle »
Après trois saisons «mémorables», le milieu de terrain offensif de l’ES Manival, Anthony Vivacqua (à gauche sur la photo aux côté d’Hamid Mokhtar et son coach) a décidé de quitter le club entraîné par Anthony Di Tommaso et ne disputera pas les deux dernières journées de championnat. Ses souvenirs, les raisons de son départ, son avenir, le joueur de 29 ans revient sur ce choix.
Anthony, vous avez décidé de quitter l’ES Manival, que retenez-vous de ces trois ans ?
« Je souhaite avant tout remercier l’ensemble du club de Manival qui m’a très bien accueilli et qui m’a permis de vivre trois très belles saisons. Nous avons vécu des moments magnifiques et mémorables dans l’histoire du club (1er du championnat Excellence, quart de finale de coupe d’Isère, maintien en PHR, quart de finale de coupe Rhône-Alpes, 6ème tour de Coupe de France en jouant contre une équipe de National, N.D.L.R.). Nous aurions pu faire encore mieux, notamment en gagnant la Coupe de l’Isère, la saison dernière et en essayant cette année de jouer les premières places en PHR. Mais en 3 ans nous avons tout de même fait beaucoup. Car comme vous le savez, dans le football, il faut du temps pour bâtir, pour structurer et pour décrocher des résultats. »
Qu’est-ce qui a changé en trois ans au club ?
« Manival bénéficie désormais d’un positionnement psychologique différent. Les amateurs du foot isérois ont une autre image de ce club, moins bourgeoise, moins tendre, un peu plus virile, et ce grâce à plusieurs éléments :
– La présence d’un groupe de joueurs de qualité, venus d’horizons divers et variés que ce soit ethniquement ou socialement. Avec une pensée toute particulière pour ces joueurs d’expérience, reconnus pour leurs qualités humaines et sportives (je pense notamment à Julien Ravet,à Teddy Lagrain, à Hamid Mokhtar ou plus récemment à Joris Viret) qui ont intégré peu à peu le projet Manival, et qui ont permis à l’équipe d’élever son niveau de jeu, mais aussi de se faire respecter par ses adversaires.
– L’investissement de tout un staff (Anthony Di Tommaso, Chris Valada, Denis Granados, Thierry Felappi, Daniel Chabert, Claude Maugiron pour ne citer qu’eux), et de toute une équipe de bénévoles et supporters
– La passion et la dévotion de notre président
– Le travail de formation du club, avec des éducateurs de grande qualité, et des jeunes représentant un véritable vivier de talents pour l’équipe première dans un proche avenir
– Des infrastructures magnifiques
On a également été beaucoup mis en avant dans les médias. Nous vivons désormais dans un monde de communication et de gestion de l’image, et les différents reportages ont mis en lumière ce club, au point même de faire quelques jaloux ! Or, malheureusement, certains ont du mal à l’admettre par défaut de reconnaissance ou, peut-être, ne bénéficient pas des facultés intellectuelles pour une réelle prise de conscience du changement occasionné par les nouvelles technologies dans la gestion de l’information. »
Mais si tout s’est très bien passé, pourquoi partir ?
« Comme j’ai pu le dire il y a peu de temps, Manival reste un club 4 étoiles. Néanmoins, je pense sincèrement être arrivé à la fin d’un cycle, que ce soit au niveau sportif et humain. Lorsqu’Anthony Di Tommaso est venu me chercher, nous nous étions fixés des objectifs clairs et ambitieux sur du court-moyen terme. Nous les avons respectés et honorés. Je pense que nous sommes aujourd’hui arrivés à un seuil de performance, qui peut évidemment être dépassé, mais qui va nécessiter des choix stratégiques en termes de communication, de management et de recrutement. Le coach semble avoir misé désormais sur une nouvelle génération de joueurs, avec des choix tactiques et un style général qui est propre à lui. Mais tout cela n’enlève en rien ses grandes qualités humaines. Je profite évidemment de cette occasion pour le remercier de m’avoir fait prendre conscience de mes qualités footballistiques, en me démontrant entre autres que j’étais capable de jouer à d’autres postes que numéro 6. Mais aussi, ma capacité à être un leader. Je lui souhaite sincèrement beaucoup de succès et plein de belles choses pour la suite. »
Qu’allez-vous faire désormais ?
« Je suis à la recherche d’un nouveau challenge sur 3 ans. C’est un cycle que j’apprécie car ce n’est pas trop long, ni trop court, mais cela permet de laisser son empreinte. J’ai quelques touches mais je veux me laisser le temps de prendre ma décision. J’ai 29 ans et je pense être à la fleur de l’âge, et ce même si dans le foot à partir de 30 ans on est considéré comme vieux. Preuve du contraire, Francesco Totti a joué jusqu’à 40 ans ! Personnellement, j’ai toujours été quelqu’un d’ambitieux et je pense pouvoir construire encore de grandes choses. La « troisième mi-temps » c’est bien sympa mais j’aspire à bien plus … Je souhaite donc continuer à prendre du plaisir sur le terrain et dans les vestiaires, en étant moi-même, « droit dans mes bottes », et fidèle à mes valeurs, mais aussi poursuivre la compétition car je suis un homme de challenge et de défis, toujours prêt à combattre »
Propos recueillis par Ali Djebbas