Quelles ont été les modifications de la pratique sportive face à la crise sanitaire en France

Quelles ont été les modifications de la pratique sportive face à la crise sanitaire en France

L’apparition du Covid19 a eu de multiples répercussions et bouleversé le monde tel que nous le connaissions. Le sport (/pratique sportive) a été tout particulièrement impacté. Il a en effet été décrété, par nos gouvernants, favorable à la diffusion du virus pour une raison principale : il « rassemble », que ce soit face à un adversaire, en équipe ou via des supporteurs. Faisons le point par rapport aux données fournies par le Ministère des Sports sur la pratique sportive des Français en 2020.

Des disciplines en difficulté avec le confinement

La période du confinement a réduit de moitié environ la pratique des sports de cycle (53 % de

poursuite de l’activité), des sports de combat (51 %), de l’équitation (47 %), des sports de raquette (47 %) ou encore de précision (46 %). Les sports aquatiques et les sports d’hiver ont été les plus impactés par le confinement, avec respectivement 25 % et 21 % de poursuite de l’activité seulement. Cela signifie qu’entre un pratiquant sur quatre ou un pratiquant sur cinq seulement a pu continuer sa pratique malgré le confinement.

La pratique sportive n’a pourtant pas diminué

On pourrait penser, qu’en raison des nombreuses mesures restrictives et des confinements successifs, les Français ont moins fait de sport en 2020. Or, cela est faux. En effet, la pratique est quasiment similaire. En 2020, 65 % des Français de 15 ans et plus ont pratiqué au moins une activité physique et sportive au cours des douze derniers mois. En 2018, ils étaient 66 %. Soit une baisse d’un point. Elle a même légèrement augmenté (+1 point) si on compte les moyens de transport tels que le vélo, la marche ou encore la trottinette (notamment électrique) comme pratique sportive.

Pendant le confinement, la part de pratiquants réguliers de l’activité principale (une fois au moins par semaine) n’a pas faibli par rapport à la période hors confinement. En effet, 84 % des sportifs ont pratiqué au moins une fois par semaine pendant le confinement leur activité principale, contre 83 % des pratiquants hors confinement, toujours pour l’activité principale.

Le sport a dû s’adapter

Avec déjà des séances moins intenses. On voit en effet une tendance apparaître : la pratique de séances moins intenses. Hors confinement, pour l’activité principale, 29 % des séances des pratiquants réguliers durent 30 minutes ou moins. Pendant le confinement, cette proportion passe à 40 %. En 2018, cette proportion était largement inférieure, en effet, 22 % des séances des pratiquants réguliers de l’activité numéro 1 duraient 30 minutes ou moins.

Ensuite avec un changement de lieu de pratique. Cela semble assez évident mais pendant le premier confinement, quasiment deux fois plus de séances se sont passées majoritairement à domicile (47 % des pratiquants, contre 24 % hors confinement, disent que c’est le lieu où se déroule l’activité principale). Pour mémoire, en 2018, 18 % des pratiquants s’adonnaient à la maison à leur activité principale. Cependant, la pratique à domicile, même avant le confinement, était déjà sensiblement en hausse avec 6 points de plus par rapport à 2018.

Les motivations de changement ne sont donc pas uniquement dictées par la situation sanitaire. La pratique à domicile était déjà en hausse avant le premier confinement, ce dernier n’a fait qu’accentuer la tendance. En effet, elle permet plusieurs avantages : une plus grande autonomie, un coût moins élevé ou encore le fait de ne pas être dépendant de la météo. On a donc pu voir croître des pratiques du domaine « Gymnastique et forme » comme des séance de musculation. Le vélo d’appartement, par exemple, englobe 56 % des pratiquants à domicile contre 45 % en 2018.

Par conséquent, il y a une baisse de la pratique encadrée. En 2018, 53 % des pratiquants ne bénéficiaient d’aucun encadrement (ni entraîneur, ni éducateur sportif) pour leur pratique principale. En 2020, hors confinement, ce sont 55 % des sportifs qui n’en ont aucun pour leur activité principale. Soit une augmentation de 2 points.

Si des Fédérations, des clubs ont été très durement impactés – et le sont encore, et ont besoin de soutien(s) et d’une reprise rapide, la pratique sportive a elle su s’adapter à cette nouvelle réalité qui lui a été imposée. Les modifications ont permis à de nombreux pratiquants de continuer leurs activités physiques. Une évolution nécessaire car, rappelons le même si cela semble évident, l’arrêt du sport a lui aussi des conséquences sanitaires catastrophiques sur le long terme.

Germain Dye