Quentin Rolland (PVBC) : «Tout s’est remis dans l’ordre »
Relancées dans la course au Final Four et à l’accession en NF1 après leur belle victoire contre Orthez, les filles du Pays Voironnais Basket Club se déplacent à… Orthez ce samedi pour l’avant-dernière journée des play-offs. Le coach assistant Quentin Rolland nous parle de cette rencontre capitale, mais aussi de la saison, de son parcours, de son rôle et des équipes jeunes.
Quentin, peux-tu déjà nous dire quelques mots sur ton parcours ?
Je suis originaire de Drôme-Ardèche. En parallèle de mes études sport et tourisme, j’ai passé mes formations d’entraîneur. J’ai commencé le coaching dans mon club de Montélier (26) puis j’ai rejoint le club de Tain-Tournon (26) pendant 2 ans et demi où j’étais entraîneur chez les jeunes et assistant sur la N3 garçons. En parallèle j’ai effectué un an en service civil chez eux dans le développement du club, l’organisation d’évènements…
Je me suis ensuite retrouvé en septembre 2013 au PVBC après avoir fini mes études en août. L’an passé j’étais assistant sur les U17 France et entraîneur sur les U17 région et puis cette année assistant sur NF2.
Pourquoi ce changement de catégorie ?
Pour deux raisons. Déjà pour suivre certaines filles puisque on a intégré quatre U17 de l’an passé en début de saison à l’équipe 1 (Machal, Francisod, Esnard et Soubeyrand, ndlr) Ça permettait de faire le lien et de les accompagner vers le monde senior, qui est complètement différent du monde jeune, même si on était en très haut de tableau en U17. Et puis c’était une question d’organisation avec des entraînements qui sont le soir à partir de 20 heures.
Comment s’organise la gestion de l’équipe entre Tonio de Barros l’entraîneur principal, et toi ?
En gros le rôle d’assistant, c’est général mais c’est ce qu’on fait sur Voiron, c’est de faire la balance avec l’entraîneur. C’est à dire que quand lui va apporter des choses un peu difficiles ou dures, on essaye de contre-balancer avec du positif derrière. En termes pratique c’est la gestion des échauffements, intervenir lors des séances sur des aspects annexes, par exemple sur le défensif quand le cœur de la séance est offensif.
On peut dire que notre duo fonctionne plutôt bien, aussi parce qu’on a la chance d’avoir des filles « faciles à coacher ».
Tu parlais des U17 promues en équipe fanion cette saison ; comment s’est passée leur intégration ?
C’est un vrai point positif car elles participent à la vie du groupe. L’adaptation a été longue à démarrer, mais c’est normal comme je te le disais car la dimension physique est beaucoup plus impressionnante, le jeu est différent aussi, mais elle s’est vraiment bien faite. Les autres ont su les accompagner pour s’adapter, c’est un bon point aussi.
Elles doivent encore travailler l’aspect « confiance » pour progresser. Sur un terrain de basket, c’est primordial de jouer en étant libéré. En haut de tableau NF2 et je l’espère l’an prochain en NF1, il faut que les cinq joueuses sur le terrain soient tout le temps au maximum de leurs possibilités. On ne peut pas se permettre de défendre à 5 mais d’attaquer à 4 parce qu’une joueuse n’est pas en confiance et un peu en retrait.
Venons-en à la saison ; peux-tu déjà nous dire un petit mot sur la Coupe ?
L’objectif de début de saison dans cette compétition était d’avoir des compléments de match pour préparer au mieux nos rencontres en championnat. On a eu des tirages au sort facile au début. En 16ème de finale on a joué le Coteau, une très grosse équipe de N2 qu’on aurait pu croiser en play-offs donc c’était un bon moyen pour nous tester et on a joué pleinement ce match. En 8ème on se retrouve contre un plus petit club. Après ce n’est que du bonus avec le quart et la demie à Montbrison. Sur cette dernière c’était l’occasion de jouer une N1, avec en plus un fort public derrière nous qui avait fait le déplacement. On a attaqué le match à 7-0 puis on a très vite passé un 12-0 ce qui nous a amené à 19-0. On a géré cette avance là même si elles sont revenues très près. Enfin la finale contre Brive c’est forcément des moments inoubliables, d’autant quand la victoire est au bout.
N’avez-vous pas craint à un moment que cette coupe accapare trop d’énergie ?
C’était dans un coin de notre tête de penser qu’on allait lâcher des forces mais les instants qu’on a vécus étaient tellement beaux qu’on a passé outre. En plus on a deux autres joueuses de l’équipe 2 qui nous ont accompagnées sur cette coupe de France puisqu’on a fait le deal que les 4 jeunes puissent jouer la coupe de France U20 et ne soient pas sur les deux tableaux. Physiquement on n’a pas dépensé trop d’énergie et puis l’énergie dépensée était contrecarrée par l’expérience accumulée qui nous sert en play-offs et va nous servir pour la suite.
Votre défaite à Anglet lors de la 1ère journée des play-offs n’est donc pas spécialement due à la Coupe ?
Non je ne pense vraiment pas. On prépare les matchs un par un, sans penser au suivant ou au précédent. A Anglet, on est déjà tombé contre une bonne équipe, qui nous a posé pas mal de problèmes. On a aussi fait une première mi-temps assez catastrophique défensivement. On a inversé la tendance deuxième mi-temps, mais pas suffisamment, et au final ça se joue sur la dernière possession.
Vous vous êtes rassurées contre Orthez ?
On s’est rassuré surtout en finale de la coupe de France contre Brive, d’autant qu’on a gagné au buzzer. On est reparti dans une bonne dynamique. Tout s’est remis dans l’ordre. Les filles ont fait un des meilleurs matchs de la saison, dans une salle pleine de nos supporters, contre un adversaire redoutable, tout en gardant en tête que le goal-average pouvait compter et elles ont donc dû jouer jusqu’au bout cette rencontre, sans ne jamais rien lâcher.
Comment se présente le classement à mi-parcours de ces play-offs ?
On est actuellement 2ème derrière le Soler, à égalité avec Orthez. On a une certitude : si gagne les deux derniers matchs, on sûr d’être qualifié. On a donc notre destin entre les mains. On a aussi la possibilité de se qualifier dès ce week-end si on gagne à Orthez et si Soler gagne contre Anglet il me semble. On a fait bien sûr les calculs avec le staff même si on essaye de ne pas se focaliser dessus et qu’on en parle pas aux filles. Notre objectif c’est de prendre les matchs les uns après les autres et de faire le point au fur et à mesure.
Comment se présente ce déplacement à Orthez ?
On va partir en bus la veille en coupant le déplacement en deux comme ça samedi on aura que 3h de route avant d’arriver à Orthez. On l’aborde quasi au complet : Emma (Esnard) était touchée à la cheville la semaine dernière mais a repris l’entraînement. C’est la seule petite incertitude.
Les filles d’Orthez sont à deux défaites en deux matchs, elles n’ont plus le choix donc on sait à quoi s’attendre. D’autant que c’est une équipe qui nous a battu en finale N3 l’an passé, qui a un public très chaud ; on va évoluer dans une grosse ambiance. Mais notre victoire de samedi dernier nous a montré qu’en pratiquant notre meilleur basket on avait les armes pour les battre, même si les conditions seront difficiles.
Malgré ta « promotion » en début de saison, tu gardes probablement un regard attentif sur les équipes jeunes…
C’est l’âme du club, on voit d’ailleurs que beaucoup de monde vient voir les équipes jeunes également, dont les joueuses de l’équipe 1.
Je ne saurais pas te dire de mémoire le nombre de licenciés mais on a 3 équipes seniors, une équipe U20 au fonctionnement particulier puisque c’est un regroupement de plusieurs équipes, 3 équipes U17, 3 équipes U15, 2 équipes U13, 2 équipes U11 et toute l’école de basket. Notre volonté est d rester un centre de formation important sur le bassin alpin. On pourrait se focaliser sur l’équipe 1 mais ce n’est vraiment pas notre objectif. On essaye aussi d’avoir des filières : nationale, régionale et départementale. Chaque niveau doit être représenté. Un des objectif est également de travailler main dans la main avec les clubs alentours qui nous accompagnent
Comment vois-tu l’avenir à court/moyen terme pour l’équipe fanion ?
L’important c’est déjà de ne pas refaire les erreurs du passé. Le premier objectif est d’accéder à la N1. Mais on ne fait pas trop de projet sur le long terme, il faut avancer délicatement. On se posera les questions en temps voulu. Par exemple cette année nous souhaitions avant tout nous maintenir ; c’est seulement au fur et à mesure des résultats que l’on a commencé à réfléchir à mieux.
Crédits photos : William Marais