Raphaël Romey, un Isérois de retour de l’Indian Super League
Tout juste revenu de la première édition de l’Indian Super League (ISL) et en attendant de retrouver un nouveau challenge, Raphaël Romey a profité des fêtes de fin d’année pour souffler un peu et profiter des siens. Nous en avons profité pour poser quelques questions au défenseur gauche, passé notamment par le GF38 en catégories de jeunes puis par le FC Échirolles entre 2002 et 2004.
Après avoir connu une dizaine de clubs en France, vous avez tenté l’aventure dans le nouveau championnat de l’Indian Super League, au sein des Kerala Blasters. Comment avez-vous franchi le pas ?
Après mon départ du CA Bastia en juin 2014, j’ai participé au stage UNFP d’intersaison (ouvert aux footballeurs en rupture de contrat de travail, ndlr) où j’ai rencontré Bernard Mendy, Gennaro Bracigliano et Bruno Satin, l’agent qui était mandaté par le championnat indien pour faire venir les joueurs étrangers. Il nous a présenté le projet et on a tous été partants, c’est comme ça qu’on s’est retrouvés en Inde .
Malgré la défaite en finale contre l’Atlético de Kolkata (0-1), que retenez-vous de ces six mois passés en Inde ?
C’est un pays de contrastes. C’était très enrichissant au niveau de l’expérience, on a vécu une aventure humaine extraordinaire, et je pèse mes mots. On a quand même vécu pendant trois mois complets 24h/24 tous ensembles, logés à l’hôtel. Nous étions un groupe de 29 joueurs plus une dizaine de personnes qui formaient le staff et il n’y a eu aucun différend, jamais un mot plus haut que l’autre. Ca démontre l’esprit d’un groupe où il y avait des bons mecs tout simplement. En France, parfois au bout d’une semaine de stage des tensions apparaissent (rires). Après, l’Inde a encore beaucoup de progrès à faire au niveau de la logistique et de l’organisation de ce genre d’événements en général, on a parfois l’impression que tout est fait dans l’urgence, sans jamais penser au moyen ou au long terme. Enfin, ça a été un réel plaisir de jouer contre des stars comme Nicolas Anelka, Robert Pirès, David Trezeguet ou Alessandro Del Piero.
Sur le plan sportif, quel est le niveau de la ligue indienne ?
Pour en avoir discuté avec Cédric Hengbart, Bernard Mendy et les autres français, on est tombés d’accord sur le fait que l’Indian Super League correspond à un petit niveau ligue 2, du moins sur la fin du championnat et les séries éliminatoires. Quand on est arrivés, les joueurs locaux n’avaient même pas le niveau PH (Promotion d’Honneur) ou DHR (Division d’Honneur Régionale), c’était assez catastrophique. Ils avaient beaucoup de lacunes tactiques, et physiquement ils n’étaient pas aussi affutés que les joueurs étrangers comme nous. Par contre il y a eu une marge de progression exceptionnelle parce qu’en l’espace de trois mois, ils ont acquis un niveau équivalent au National.
Vous avez senti un réel engouement des indiens à propos de la compétition ?
Oui vraiment, et plus particulièrement à Kerala puisque c’est un État « qui vit football ». On a eu le record d’affluence de la ligue dans notre stade, avec plus de 71 000 personnes. Et la moyenne sur toute la saison avoisinait les 45 000 personnes, ce qui n’est pas rien. Il y avait beaucoup d’attente et la population a répondu présent. En discutant avec les organisateurs de l’ISL après la finale, ils m’ont confié qu’ils étaient très satisfaits de cette première édition, qui avait dépassé leurs espérances.
Comment va se passer la suite de votre carrière, maintenant que vous êtes revenu en France ?
Je suis à la recherche d’un club pour les dix prochains mois, au moins pour m’entretenir. Dans l’idéal j’aimerais trouver un club de national voir de ligue 2 mais je sais bien que ça risque d’être compliqué. Le plus important c’est de garder le rythme, d’enchaîner les matchs, si un club de CFA me sollicite je ne dirai pas non. Et si je suis de nouveau dans les plans pour la prochaine édition de l’ISL, je repartirai en Inde avec plaisir.
Vous avez évolué deux saisons au FC Échirolles, de 2002 à 2004, quels souvenirs en gardez-vous ?
J’y ai vécu des très bons moments. C’est la première fois que j’évoluais en CFA2, et j’aimais beaucoup le stade Auguste Delaune, une pelouse magnifique sur laquelle j’ai pris beaucoup de plaisir à jouer. J’ai aussi rencontré Mathieu Scarpelli, qui est devenu le parrain de mon fils par la suite, donc ça a été pour moi une étape importante. Et puis il y a aussi des souvenirs moins bons : la deuxième saison j’ai moins joué à cause du travail et des études, et l’équipe est descendue en Division d’Honneur à l’issue des barrages. Mais quand je vois les moyens qu’ont d’autres clubs de ce niveau, je pense toujours au FC Échirolles qui continue son petit bonhomme de chemin en gardant les mêmes valeurs et en continuant de mettre en avant la formation des jeunes.
Comment avez-vous vécu les descentes successives du GF38, où vous avez joué en U15 Nationaux ?
Je suivais la situation à distance et j’ai été attristé de voir le club dégringoler. Mais je suis optimiste pour l’avenir, Olivier Saragaglia a fait ses preuves, il a montré qu’il pouvait être un très bon coach et j’espère sincèrement que le GF38 retrouvera sa place le plus vite possible.
D’un point de vue footballistique, quel est votre plus beau souvenir ?
Je dirais avec le Gazélec d’Ajaccio, durant la saison 2011-2012. On n’avait pas très bien commencé le championnat (National), puis on a atteint les demi-finales de la coupe de France (défaite 0-4 contre l’Olympique Lyonnais) et surtout on est montés en ligue 2 en terminant troisièmes derrière Nîmes et Niort. A part un doublé coupe-championnat, je ne vois pas ce qui aurait pu être mieux (rires) !