[Série #2] Denis Allard (président district Haute-Savoie) : « C’est le travail de fond au sein des clubs qui a permis les bons résultats »

[Série #2] Denis Allard (président district Haute-Savoie) : « C’est le travail de fond au sein des clubs qui a permis les bons résultats »

Notre série consacrée au football haut-savoyard nous a conduit à discuter avec un acteur local forcément majeur, initiateur et décisionnaire : le District de Haute-Savoie Pays de Gex, via son président Denis Allard. Ce dernier a ainsi pu nous faire un point chiffré sur la situation du football dans son département et nous expliquer le travail de fond entrepris, qui a conduit à la réussite actuelle.

Si la crise sanitaire va forcément impacter le nombre de licenciés, le District restait ces dernières saisons sur un dynamique très positive, porté notamment par le développement du football féminin.

« On était l’an passé à 28782 licenciés ; cette année, du fait de la saison un peu écourtée, nous devrions perdre quelques pratiquants puisque nous n’avons pas pu bénéficier des enregistrements du printemps, période où on récupère en général pas mal de jeunes enfants qui démarrent au moment des vacances de Pâques.

Sur ces cinq dernières années l’augmentation est régulière mais contrastée : on perd régulièrement des seniors mais il y a un très fort développement chez les jeunes et surtout les féminines, où on partait il est vrai de rien.

Au niveau du nombre de clubs on reste stable, on en perd un ou deux on en créé un ou deux, il y a des groupements de clubs au niveau des jeunes qui unissent leurs moyens pour assurer la pérennité et la continuité dans toutes les catégories. Ce jeu des groupements permet de maintenir des catégories. »

Denis Allard a forcément vu avec plaisir les clubs d’Annecy, de Rumilly Vallières et de Thonon Evian Grand Genève accéder à un niveau supérieur à l’issue de la saison. Pour lui, c’est avant tout le fruit d’un travail entrepris depuis plusieurs années. Et derrière de nombreux clubs parviennent également à tirer leur épingle du jeu au niveau régional.

« On est très satisfait dans la mesure où ce sont des clubs qui ont beaucoup travaillé. Thonon est un cas à part car il est reparti sur les cendres de l’ex-ETG avec des moyens que les autres n’avaient pas.

Annecy c’est ainsi un travail qualitatif de 20 ans avec les jeunes pour arriver à remonter dans l’élite. La réserve du FCA monte par ailleurs en R1.

Bravo également à Thonon d’avoir réussi à maintenir l’équipe féminine (ex club Ambilly) en D2F. Cela tire le foot féminin du département vers le haut et encourage aussi tous les clubs à se structurer et à travailler à ce niveau là. On a de bons petits clubs de niveau régional comme Chéran, précurseur sur le football féminin et qui est un club formateur chez les jeunes.

Ce que l’on peut constater aujourd’hui c’est aussi qu’on a beaucoup de clubs au niveau régional, c’est là aussi un signe de bonne santé avec en R3 une douzaine de clubs saison prochaine. »

Des réussites qui s’expliquent par le travail des clubs mais aussi par les actions entreprises par l’instance départementale qui œuvre depuis plusieurs années pour le développement du football.

« C’est un travail qui a débuté avec mon prédécesseur mais on a très vite doté le District d’équipes techniques et de moyens humains à la hauteur de nos ambitions.

On a été le 2e district de France à embaucher un conseiller technique en arbitrage par exemple. Il y a déjà 6 ans qu’on a embauché un conseiller technique uniquement sur le foot féminin également. C’était ambitieux pour un petit District mais c’est grâce à ce travail de fond au sein des clubs qu’on arrive aujourd’hui à avoir de bons résultats. Il faut de la patience et de la persévérance mais à force de travail on y arrive ! »

C’est donc avec sérénité que le dirigeant regarde vers l’avenir. Conscient toutefois qu’il faudra continuer à évoluer pour ne pas stagner, dans un département où la « concurrence » sportive est forte.

« Je ne sais pas si on arrivera à retrouver un jour un de nos clubs en L2, mais pourquoi pas. Je pense que ça serait un niveau maximum pour nous vu les caractéristiques du département.

Le nombre de clubs va rester stable, on espère que chaque club puisse créer une section foot féminin mais aussi foot loisir car à travers une pratique non compétitive on pourra à notre sens attirer un maximum de pratiquants qui ne veulent plus avoir les contraintes des compétitions.

De même, une famille qui accompagne un plus jeune par exemple doit pouvoir trouver au sein club un lieu de vie mais aussi pouvoir pratiquer quelques activités (foot en marchant, golf foot…). On rejoint aussi un peu à ce niveau là le sport santé. »