[Série Haute-Savoie #5] Le FC Annecy « sans pression » et sans se presser

[Série Haute-Savoie #5] Le FC Annecy « sans pression » et sans se presser

Le Haut-Savoyard ne partage pas avec son voisin suisse la réputation d’aimer prendre son temps. Le FC Annecy dégage pourtant cette image de tranquillité. Avancer oui, mais avancer à son rythme, sans brûler les étapes. Le FCA a construit sa réussite sur la durée et l’accession de l’équipe fanion en National 1 est venue couronner des années de travail. Dans le cadre de notre série sur le football haut-savoyard, nous avons pu nous entretenir avec Stéphane Loison le président de l’association FCA.

Le National ? « On est tout de même heureux d’y arriver » finit par avouer le dirigeant annécien. « On tournait autour, jamais loin d’y arriver. Mais on a construit dans le temps. Je suis président depuis 12 ans au club. A la base, on était dans un projet de formation. L’équipe fanion végétait au niveau régional. On ne s’est pas mis la pression de l’immédiat mais on a voulu construire une maison sur des bases solides, en se disant que les résultats payeraient dans le temps, il a fallu montrer une grosse qualité d’endurance mais on a été récompensé progressivement. Aujourd’hui cela me semble être le bon moment [pour le National]. On est plutôt bien armé. »

Dans un championnat National 1 qui progresse d’année en année et qui comptera cette saison encore de sérieux clients, le promu veut rester dans « la continuité », en « gardant la dimension humaine au cœur du projet » et avec un effectif qui a finalement peu bougé cet été puisqu’il se voulait « construit pour monter mais aussi bien figurer en N1. » Même en N2 le club haut-savoyard a su se montrer très attractif, attirant des joueurs expérimentés et de qualité à l’image de Steven Pinto Borges ou Anthony Le Tallec.

En se donnant du temps bien évidemment. Une notion décidément essentielle pour comprendre le projet du club. « On va continuer d’assembler progressivement, de consolider la fusée pour bien figurer. »

Un nouvel « étage », a ainsi été construit cet été avec la création d’une SAS, présidée par Sébastien Faraglia et qui réunit une vingtaine de partenaires historiques.

Le budget augmentera peu, crise Coronavirus oblige. « Il reste pas mal d’incertitudes et ce serait imprudent de s’enflammer à ce niveau là », développe Loison. « Le budget restera donc mesuré mais avec des partenaires solides qui sont en capacité, si le contexte économique s’améliore, de pouvoir monter en puissance dans le futur. C’est un peu une année de transition à ce niveau là. »

Un gros travail chez les jeunes

Si la vitrine du Fécé s’est mise en évidence, la réussite du club se trouve aussi au niveau des jeunes. Un axe depuis longtemps travaillé et qui n’a pas fini de porter ses fruits.
« C’était la base de notre projet comme je te le disais. Des jeunes bien formés qui arrivés à l’âge adulte ont permis de faire monter l’équipe de DHR à CFA. Là on commençait un peu à plafonner, on a donc remis un coup de collier pour améliorer la formation pour que demain nos jeunes puissent aider à stabiliser l’équipe plus haut. On a encore besoin de travailler. Avec notre directeur de la formation Rémi Dru nous avons mis en place un projet de formation il y a 3 ans. Il faut comprendre que c’est quelque chose de fort au niveau local. Les entreprises qui nous suivent ne le feraient pas que s’il s’agissait juste d’une équipe fanion, ils sont là parce que le projet formation existe également. L’équipe fanion est une vraie vitrine qui permet de faire parler du club et derrière il faut l’alimenter par des jeunes formé, c’est pour ça que nous ne sommes pas dans l’urgence, la formation est nécessaire est elle demande du temps. »

Les U18 ont manqué la montée au niveau National d’un rien, pénalisé par l’arrêt des championnats. Les U17 y évoluent eux depuis déjà quelques temps. Chaque week-end les équipes jeunes d’Annecy s’illustrent sur les terrains de la région, en championnat ou sur des tournois. Le club bénéficie ainsi d’une excellente image au niveau de ses jeunes.

Qu’il cultive, là aussi sur la durée. De la base au sommet, sans se presser, le FC Annecy continue d’avancer.


Et la Ligue 2 ?

« C’est l’objectif à terme, on n’est pas sur une ambition Ligue 1, c’est une autre galaxie. Mais au vu de l’économie, de nos infrastructures, et de la mise en œuvre, cela a du sens d’être dans un projet Ligue 2. On se donne 3 ans, là aussi. Déjà il faudra bien figurer la 1ère saison en N1 car c’est un championnat très difficile, se mettre au diapason tout de suite et derrière dans la foulée on repartira dans la construction. »