Top 14 – compte-rendu de FCG – Stade Français (26-12)
La pluie diluvienne qui est tombée sur Lesdiguières hier soir promettait un match difficile, tant pour le Stade Français que pour le FCG, pour sa première réception en Top 14. Mais si la technique et la maîtrise du ballon n’étaient pas toujours au rendez-vous, les Grenoblois, sous les encouragements de leurs supporters, ont montré une détermination sans faille et une vraie solidarité, qui ont permis de bloquer toute tentative d’essai parisien. Une belle leçon d’envie.
Vous pouvez retrouver la fiche technique de la rencontre ici et les réactions d’après-match là.
La rencontre aurait pu prendre une autre tournure, si dès la première minute de jeu, Jérôme Porical, l’arrière parisien, avait transformé la pénalité que lui offraient les Grenoblois en se mettant à la faute. Mais il dû s’y reprendre à deux fois pour ouvrir le score en faveur du Stade Français. Seulement deux minutes plus tard, Courrent offrait l’égalisation à ses coéquipiers, avant de leur permettre de prendre la tête 6-3 (22e). Dès lors, les Rouge et bleu prenaient leurs marques sur la pelouse inondée, enchaînant les glissades, mais parvenant à occuper le terrain, et enchaînant les initiatives. La réplique parisienne n’était pas loin, empêchant la concrétisation, contrant des ballons et survolant de très haut les premières phases de touche et de mêlée, sans pour autant réussir à se frayer un chemin vers le camp adverse. A la 27e, le FCG trouvait une ouverture sur le côté droit et Best s’élançait vers l’en-but pour aplatir, mais après contrôle de l’arbitre vidéo, l’essai était finalement refusé, pour cause d’en-avant. Si le score ne s’envolait alors pas (encore) pour les hommes de Fabrice Landreau, le mental était lui, bien présent. L’action pour laquelle Courrent aurait pu se mordre les doigts arrivait pourtant : obtenant une pénalité dans les 22m parisiens, et l’avantage grenoblois n’étant toujours que de trois points, le demi de mêlée choisissait le jeu et tapait un grand coup de pied à destination de Dupont, qui ne parvint pas à récupérer la balle. Heureusement, un instant plus tard, il avait l’occasion de se reprendre et d’inscrire trois points supplémentaires. Mais pénalisés en mêlée, les Grenoblois rendaient aussitôt la pareille au Stade Français. La mi-temps s’achevait donc sur le score de 9-6, à l’image de la faible marge de manœuvre qu’avaient les deux équipes sur le terrain détrempé, et des nombreuses tentatives avortées.
En deuxième période, il s’agissait surtout pour le FCG de tenir et de garder la tête. Pourtant, c’est Porical qui marquait le premier, égalisant ainsi dès la 42e. Alors, la réponse grenobloise fut sans appel ; Fillol échouant à trouver la touche, Hunt, s’emparait du ballon, perçait et décalait pour son coéquipier Jahouer, pour un magnifique essai, transformé par Courrent. 16-9 donc en faveur de Grenoble, à la 45e minute de jeu. On nous avait promis du jeu d’avants, mais les lignes arrières avaient des fourmis dans les jambes. Un peu trop, car peu après, Hunt, à la faute offrait à Porical une nouvelle occasion de réduire l’écart, ce qui ramenait les Parisiens à quatre points (16-12). Et là, le sursaut d’orgueil eut lieu. La mêlée Rouge et bleu qui faisait la fierté des grenoblois l’an dernier, renforcée par l’entrée de Mutapcic, repoussa le pack parisien et remportait le duel. Et même malgré la sortie de Campo, touché à la cheville, la mêlée grenobloise continuait son travail, obtenant une nouvelle pénalité et, grâce au pied de Courrent, trois points supplémentaires, à la 58e (19-12). La suite, ce n’est que du bonus (sans mauvais jeu de mot pour les parisiens). Après s’être fait peur sur une pénalité à taper pour Porical, cette dernière était finalement trop courte, et les Grenoblois reprirent l’offensive, à l’image du débordement de Pelissié à gauche. Si la balle est finalement perdue, Dupont réussissait à la pousser au pied, et au duel avec Turinui, il aplatissait finalement le premier, inscrivant un deuxième essai (accordé après une nouvelle vérification vidéo), lui aussi transformé par Courrent. Alors menés 26-12, les Parisiens ne voulaient pour autant pas lâcher leur bonus défensif, et sur une pénalité dans les 15m isérois, Parisset décidait de tenter la mêlée, mêlée qui avançait jusqu’à la ligne, sur la sirène. L’essai est pourtant refusé par l’arbitrage vidéo, et après une dernière phase de défense grenobloise, la rencontre s’achève sur ce même score de 26-12. Si, tout au long de leur prestation, les imprécisions dues aux conditions météorologiques n’ont pas manqué aux deux équipes, et beaucoup de ballons ont été gaspillés, la victoire grenobloise a été permise d’une part par un grand réalisme (et donc par le pied de Courrent), mais également grâce à un seizième joueur, présent sans-cesse malgré la pluie : le public Rouge et bleu, fidèle au rendez-vous.
Crédit photo : Jacques Robert / fcgrugby.com