Jonathan Lepinay (Espoir Futsal 38) : « Vivre une aventure humaine au-delà du sport »
Jonathan Lepinay, joueur et créateur du club de l’Espoir Futsal 38, club de Saint-Alban de Roche en périphérie de Bourgoin-Jallieu, nous parle de son parcours et celui de son club.
Jonathan Lepinay, vous êtes à l’origine du club de l’Espoir Futsal 38 avec votre ami Thomas Herrera, d’où vous est venue cette idée ?
En 2012 on était colocataires durant nos premières années à la faculté. On a découvert le futsal au niveau universitaire. À la base nous sommes du même club ; on a joué à Bourgoin-Jallieu et on a fait la section sportive Jura Sud ensemble. Ensuite on a découvert le futsal à l’université. Ainsi en 2012 on s’est lancé dans notre aventure et on a décidé de créer un club.
Pourquoi avez-vous eu le besoin et l’envie de créer un club ?
Premièrement chez nous il y avait très peu de clubs de futsal. D’autre part on ressentait ce besoin de se lancer dans une aventure associative et vivre une aventure humaine au delà du sport. On voulait avoir notre propre projet.
Avez-vous trouvé ça difficile à mettre en place compte tenu de votre inexpérience ?
En effet on était jeunes mais on a été vraiment aidé par Lionel Herrera, le père de Thomas et président du club. C’est lui qui s’occupait du côté administratif et il nous a toujours soutenu. Pour autant je n’ai pas trouvé ça difficile, le plus dur a été en réalité de trouver des joueurs car le foot à 11 prenait un peu tout le monde. Les premières années on était 7-8 licenciés pas plus.
Vous êtes joueur du club mais vous y exercez aussi une autre fonction ?
J’étais joueur dès la création du club. Depuis le début, on est un club un peu atypique car on a un président mais pas réellement de coach ; on « s’autogère ». Nous sommes 4 joueurs en charge d’organiser la vie associative du club. Il y a un responsable partenaires & sponsors, un responsable sportif, un responsable des entraînements. Pour ma part je m’occupe de tout ce qui est événementiel et tenues.
Quel a été votre parcours dans le foot à 11 puis dans le futsal ?
J’ai commencé le football dès 4 ans au FC Bourgoin-Jallieu jusqu’à l’âge de 14 ans. Là j’ai décidé de partir en internat à Jura Sud où je suis resté jusqu’à mes 19 ans. J’y ai fais toutes les classes nationales tout en participant aux coupes régionales avec la Franche-Comté. Après je suis revenu en Isère à la Tour-du-Pin en seniors régionale. Enfin une dernière année à Bourgoin-Jallieu où je n’ai finalement pas joué ; je me suis consacré pleinement au futsal.
Justement pourquoi vous êtes-vous tourné vers le futsal et qu’est-ce qui vous plaît par rapport au foot à 11 ?
Moi j’étais vraiment un fan de football. Mais c’est vrai que plus on pratique le futsal plus on lâche le football sur grand terrain. Ce qui me plaît le plus dans le futsal c’est cette notion de tactique. Il y a vraiment des plans de match, des tactiques de jeu ; ça se rapproche plus du handball que du football à proprement parler. Techniquement on s’améliore et je trouve que le futsal vit plus que le foot à 11.On touche plus le ballon en salle que sur un grand terrain.
Concernant l’état d’esprit aussi ; je pense que le futsal a une mauvaise image de sport de quartier. Moi moi qui pratique le foot depuis très jeune je trouve que le lien social se fait plus facilement au futsal. L’esprit d’équipe se crée plus facilement. Je pense que c’est dû à l’effectif ; on est moins nombreux dans une équipe, le lien se fait plus facilement car il y a moins d’individualités.
Pour revenir au match de ce week-end, quel sentiment prime après votre défaite 4-2 contre Pays Voironnais en coupe nationale ?
A chaud il y avait beaucoup de frustration. À la sortie du match nous nous sommes dit : « ce match là ça devait être le nôtre ». On a joué face à une très belle équipe mais je pense qu’on a rendu une très belle copie. On a fait mieux que rivaliser avec eux, on a eu beaucoup plus d’occasions avec une très bonne prestation de leur gardien.
Le lendemain quand on voit le résumé vidéo du match, la satisfaction prime. Je trouve qu’on a réalisé une bonne performance face à une très belle équipe et de très belles individualités. C’est là qu’on se dit qu’on est capable de rivaliser avec des équipes qui jouent un niveau au dessus.
Vous mentionnez le gardien de Pays Voironnais Faik Karahan qui s’est particulièrement distingué durant ce match ; est-ce que vous trouvez que le poste de gardien est plus important en futsal qu’en foot à 11 ?
Oui le rôle du gardien est primordial et on l’a vu encore ce week-end. Un gardien de futsal ça ne se trouve pas à tous les coins de rue. À l’EF38 a mis des années avant d’en trouver un. Les premières années c’était des joueurs de champ qui jouaient dans les buts. Il est vrai qu’au futsal ce poste est très important car il y a de l’anticipation, de la souplesse ; un très bon gardien de foot à 11 n’est pas forcément un très bon gardien de futsal.
Votre équipe d’Espoir Futsal 38 est actuellement leader en championnat de D1 avec 8 victoires pour 8 matchs joués ; est-ce que vous avez le challenge de finir invaincu ?
On prend les matchs les uns après les autres. Mais quand on est compétiteur, on veut tout gagner. C’est pour cela qu’on était déçu d’avoir perdu en Coupe de France ; notre deuxième défaite de la saison après celle en Coupe d’Isère contre la même équipe de Pays Voironnais. Donc oui en championnat l’objectif c’est de tout gagner et de finir en tête. Et cela même s’il y a des très belles équipes qui se sont renforcés durant ce mercato hivernal. Ça sera d’autant plus dur de tout gagner durant la phase retour.
Concernant vos concurrents il y en a un qui se dégage ; l’équipe de Futsal des Géants, deuxième avec une seule défaite contre vous 2 à 1. Pensez-vous que c’est la seule équipe qui puisse vous battre ?
Non je ne pense pas. Dès les premières années du club de l’EF38 on avait réussi à battre des équipes mieux classés que nous. La deuxième année on avait battu Pont-de-Claix en coupe de France, équipe qui jouait en régionale à l’époque. Le futsal c’est un sport où ça n’est pas forcément le favori qui gagne à la fin, ça se joue beaucoup sur la motivation. Je pense que tout le monde peut nous battre dans ce championnat.
Vous êtes solide leader et vous avez l’opportunité de monter en Régionale. Votre président Lionel Herrera nous parlait en août dernier de la nécessité de remplir un cahier des charges administratif pour pouvoir monter. Ces impératifs sont-ils remplis ?
Dès la création du club, l’objectif c’était de le pérenniser. Je pense qu’il y a beaucoup de clubs qui, avant de vouloir stabiliser leur structure, pensent d’abord aux objectifs sportifs. Depuis le début notre objectif c’est de fixer le club financièrement et socialement. À partir de là on peut se focaliser sur les objectifs sportifs. Cette année le sportif nous réussit plutôt bien. Depuis le début de la saison on essaye d’anticiper sur une éventuelle montée cette année ou l’année prochaine. On travaille dessus pour rentrer dans les clous de la Ligue.
Interview réalisée par Hugo Baillot