Après Sedan – GF38 : Grenoble n’a pas tenu la distance

La tactique ultra minimaliste employée par le GF38 à Sedan a failli s’avérer payante. Si tel avait été le cas, le manque d’ambition globale de l’équipe de Bazdarevic aurait sans doute été qualifié de prestation solide et loué en tant que tel.
Pour un premier match à l’extérieur, après une victoire très difficile à obtenir face au Havre, il n’est toutefois pas illogique d’avoir vu les Grenoblois chercher avant tout à tenir le score. Après les 433 et 4231 aperçus lors de la première journée, le système de jeu a cette fois-ci plus été confiné à un 451, avec un 1 très isolé du reste de son équipe.
Ljuboja a d’ailleurs plutôt bien tenu son rôle, jouant de ses qualités de conservation, provoquant quelques fautes. Le manque de soutien global et la position moyenne, très basse pour un attaquant supposé de pointe, où il a touché ses ballons l’ont empêché d’être décisif.
Avant de revenir sur ces soucis d’animation offensive, parlons d’abord du positif. Grenoble a bien défendu. Sedan a tiré 22 fois (contre 7 au GF), s’est procuré 10 occasions (à 1) alors que Viviani n’a pratiquement jamais été mis à contribution, si ce n’est sur une frappe d’Eudeline en fin de première période. Le bloc équipe a plutôt bien fonctionné, autour d’un axe Paillot/Marque souverain dans les airs et d’un Cianci qui s’est évertué à colmater les brèches aux deux coins du terrain. Une nuance toutefois, la difficulté des Isérois à défendre sur la largeur : les deux latéraux ont souvent été pris dans leur dos, surtout lors de la première période, et le replacement défensif de Ravet et Dos Reis n’a pas suffi pour endiguer ce problème. La qualité des joueurs de couloir ardennais, qui ont réussi à placer une grosse quinzaine de centres lors des 45 premières minutes, est évidemment aussi un facteur d’explication.
A défendre très/trop bas et en laissant des espaces aux attaquants du CSSA, les coéquipiers de Dieuze ont fini par s’essouffler et la fin du match a été très compliquée pour eux sur le plan physique, ce qui est d’ailleurs inquiétant alors qu’il reste encore deux matches en 6 jours.
Sedan a possédé le cuir 62% du temps. Cela résultat en partie d’une volonté propre aux Isérois. Mais pas seulement. Le manque d’agressivité dans la récupération et surtout les difficultés dans la construction du jeu et la conservation sont à pointer du doigt.
Le GF38 manque actuellement cruellement d’un meneur technique. Que cela soit derrière, où il ne possède aucun bon relanceur, ou au milieu du terrain où aucun joueur n’est véritablement capable de mettre le pied sur le ballon, d’orienter le jeu, d’alterner jeu court et jeu long, en résumé : de prendre la bonne décision en un minimum de temps. Cianci peut intrinsèquement avoir ces qualités mais il n’a pas encore la bouteille pour s’imposer dans l’équipe à ce niveau là (le constat vaut également pour Taïder). La solution passe peut-être par Johansen. C’est en tout cas à souhaiter puisque pour le moment une des rares solutions consiste à balancer le ballon en Ljuboja en espérant qu’il le conserve le temps que le bloc équipe remonte et que le soutien arrive.
Un soutien qui n’est justement presque jamais arrivé dans les Ardennes. Ravet et Dos Reis ont manqué de percussion sur leurs côtés et ont peiné à faire des différences. Dieuze, qui l’avait pourtant bien fait face au Havre, n’a pas su/pu/voulu monter au soutien de son attaquant. Cianci et Juan n’ont presque jamais mis les pieds dans les 30 mètres adverses hors phases arrêtées. Turan et Mainfroi n’ont quasiment pas participé aux mouvements offensifs et quand le Réunionnais l’a fait, Grenoble s’est crée sa seule occasion du match.
Pas d’explosivité pour exploiter d’éventuels contres, pas de joueur pouvant posément construire le jeu et pas d’attaquant parvenant à créer individuellement des différences. Les possibilités de marquer était vraiment trop réduites à Sedan, si ce n’est sur coup de pied arrêté. Un manque d’ambition qui se sera finalement révélé fatal. Mais, encore une fois, le score serait resté nul et vierge, les louanges auraient certainement eu une place un peu plus conséquente…
Pour finir quand sur une note agréable, mention spéciale à la cinquantaine de supporters grenoblois qui ont fait le long déplacement dans les Ardennes et qu’on a entendu tout au long du match.

Pour en savoir plus :
Le compte-rendu du match

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